HÔTEL DE MONTMORENCY-LUXEMBOURG - Rue Saint-Marc, Paris 2ème

8 - LE 36 RUE VIVIENNE

Le tracé de la rue Vivienne a sectionné trois pièces du premier étage du corps principal de l’hôtel : deux chambres et un cabinet. La nouvelle façade de GRISARD a reconstitué ces pièces du 36 rue Vivienne que l’on peut voir aujourd’hui à partir du trottoir opposé.

L’examen des plans de LASSURANCE révèle qu’à partir de la cour d’entrée on accédait au vestibule de l’hôtel en empruntant un escalier d’une hauteur de près d’un mètre cinquante. Cette dénivelée a permis en partie à Jean-Louis GRISARD de créer un entresol sur l’ensemble des constructions des 34, 36 et 38 rue Vivienne tout en préservant le premier niveau de l’hôtel Montmorency.

Aujourd’hui le premier étage du 36 rue Vivienne est occupé par des bureaux. La visite de ces locaux permet immédiatement de reconnaître les deux pièces dont les volumes ont été conservés en 1830. Il s’agit du « Grand Antichambre Comun » et de la « Chambre à Coucher » attenante à l’est. Il reste aussi la moitié du « Cabinet » contigu.

Ces deux pièces principales ont une hauteur d’environ cinq mètres, les cheminées sont toujours là, les murs et les plafonds sont richement décorés. Le tout paraît en bon état. La décoration de l’ancienne chambre à coucher avec ses trophées de chasse en partie haute des murs et celle du grand antichambre datent à priori du XIXème siècle. On ne retrouve pas la décoration du XVIIIème que nous décrit Charles LEFEUVE (12) : « un grand salon qui a été sculpté et doré pour les MONTMORENCY ».

La pièce dédiée à la chasse (autrefois Chambre à Coucher).

La décoration du « Grand Antichambre ».

Situation actuelle :

Plan de LASSURANCE :


Le bâtiment comme ces deux pièces ne bénéficient d’aucune protection particulière au titre des Monuments Historiques.   
Seuls sont inscrits le passage des Panoramas et ses galeries annexes (7 juillet 1974) ainsi que plusieurs pièces de l'ancienne boutique du graveur Stern (10 juillet 2009)

Au début du XXème siècle, la façade du 36 rue Vivienne a suscité la critique de Louis BONNIER, éminent architecte (23) :

« Ces trois élévations, bien que leur réunion forme une longueur assez considérable, s’essaient vainement à un effet d’ensemble jouant la grandeur. Aucune corrélation ne tient le pavillon milieu avec les ailes. Pour le détail, il est d’une rare pauvreté, seule la dimension, au premier étage de la partie centrale, par rapport aux baies voisines semble donner une intention monumentale à cette froide composition. »

Il est dommage que ce jugement ne soit accompagné d’aucun rappel sur le problème difficile que Jean-Louis GRISARD dût résoudre : la composition de cette façade résulte directement de l’obligation de conserver le volume de cinq mètres de hauteur datant de LASSURANCE au milieu de deux nouveaux bâtiments ayant une hauteur d’étage beaucoup plus modeste avec, de surcroît, de multiples contraintes de niveaux.

L’histoire des lieux est à l’évidence indispensable pour apprécier et comprendre ces façades conçues par GRISARD aux 34, 36 et 38 rue Vivienne !

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Le 36 rue Vivienne aujourd’hui.

Le traitement architectural est la traduction de la conservation du 1er étage de l’hôtel RIVIÉ.

 

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