HÔTEL DE MONTMORENCY-LUXEMBOURG - Rue Saint-Marc, Paris 2ème

11 - EN FORME DE CONCLUSION

À la veille de la Révolution la propriété MONTMORENCY-LUXEMBOURG de la rue Saint-Marc est très importante et ne se limite pas à l’hôtel RIVIÉ ou « Grand Hôtel » construit par LASSURANCE. Elle comprend également l’Hôtel de MAILLEBOIS ou « Petit Hôtel », des agrandissements sur le parc qui s’étend jusqu’aux boulevards et cinq boutiques en bordure de ces boulevards.          
Cet ensemble est une des plus vastes demeures de Paris mais, au plan architectural, c’est sans doute une des moins réussies.

Anne Léon et Charlotte Anne Françoise de MONTMORENCY-LUXEMBOURG et leurs six enfants occupent cette vaste demeure. Leur fortune est une des plus grandes du royaume, voire la plus grande si l’on excepte celle des ORLÉANS.

Pendant la Révolution cette propriété a été occupée pour entreposer les ouvrages provenant des bibliothèques confisquées à la noblesse, au clergé et par l’Atelier de perfectionnement des armes portatives.

À leur retour en France cette propriété n’a pas été rendue aux MONTMORENCY- LUXEMBOURG. En effet le grand hôtel avait été vendu comme bien national en 1797 puis revendu en 1798 et enfin vendu aux THAYER en 1800. Le premier acquéreur avait provoqué des dégradations importantes.

Le premier Panorama parisien a été installé en 1799 dans le jardin des Capucines et non au débouché du passage des Panoramas sur les boulevards. À cet endroit deux attractions de ce type ont été aménagées après l’acquisition de la propriété par les THAYER. Ces derniers ont été des propriétaires et promoteurs importants de la première partie du XIXème siècle.

Le prolongement de la rue Vivienne jusqu’aux boulevards et la construction d’immeubles en bordure de cette voie au début des années 1830 a profondément modifié le secteur et notamment l’hôtel de MONTMORENCY. Ce dernier partiellement situé dans l’emprise de la voie nouvelle n’a pas été totalement démoli. GRISARD, l’architecte de l’opération l’a préservé autant que possible et l’a surélevé. La conception architecturale de la façade du 36 rue Vivienne est la traduction de cette préservation.

Dans le cadre de la loi du 27 avril 1825, dite du milliard des émigrés, Charlotte Anne Françoise de MONTMORENCY- LUXEMBOURG et ses enfants ont présenté des dossiers de demande d’indemnisation pour tous leurs « biens-fonds confisqués ou aliénés révolutionnairement » dans les départements concernés. Pour le département de la Seine deux dossiers d’évaluation des biens ont été retrouvés, l’un concerne la vaste propriété de la rue Saint-Marc et l’autre diverses propriétés dans Paris acquises par le couple MONTMORENCY- LUXEMBOURG. Pour ce même département deux dossiers d’indemnisation effective sous forme de rente ont également été retrouvés mais ils ne concernent pas l’hôtel de la rue Saint-Marc.

Anne Léon de MONTMORENCY- LUXEMBOURG est décédé en 1799 à MÜNSTER en WESTPHALIE. Son épouse Anne Charlotte Françoise est décédée à PARIS en 1829. Elle repose au cimetière Montmartre sous un monumental obélisque.

Il est possible que le duc d’ORLÉANS ait fréquenté le premier étage du 36 rue Vivienne, siège de Cercles.

Rodolphe JULIAN a bien vécu au 36 rue Vivienne. À cette adresse il a créé un atelier de peinture fréquenté notamment par Marie Bashkirtseff .Cette dernière repose au cimetière de Passy sous un monument grandiose. Ainsi Anne Charlotte Françoise et Marie dont la mémoire est attachée au 36 rue Vivienne reposent sous des monuments funéraires exceptionnels.

En 1930 un important coup de pioche est donné aux dépendances de l’hôtel par l’architecte SAUVAGE lors de la construction de l’immeuble de bureaux aux 8 et 10 rue Saint-Marc.

Mais ce n’est pas le dernier coup de pioche car derrière la façade du 36 rue Vivienne se cache encore une partie importante de la demeure construite par LASSURANCE.

©2011 - Rédaction : Michel COURTIER, Louis SANCHEZ - All rights reserved - http://hotelmontmorency.online.fr